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Publié le – Mis à jour le
Au XVIe siècle, le cardinal de Tournon, humaniste, fonde en 1536, le collège le plus ancien de province et le deuxième de France. S’il est dit “royal” sous la Restauration et “impérial” sous le second Empire, il est aujourd’hui un lycée d’état mixte, polyvalent, de second cycle. Il porte depuis 1967, le nom de Gabriel Faure, écrivain natif de Tournon-sur-Rhône.
L’édifice est remarquable : l’imposant portail d’entrée, seul témoin de l’ancienne splendeur renaissance, est à deux niveaux. Colonnes baguées, base sobre et lisse, élévation richement ornée, rivalisent avec le fronton classé monument historique en 1929 dont la devise du Cardinal, couronnée des rayons du Saint-Esprit est encore parfaitement lisible “Non quae super terram” (soit : “N’ayez de goût que pour les choses du ciel et non pour celles de la terre”). Le portail s’ouvre sur la cour d’honneur, cœur de la partie ancienne du lycée, où début juillet, s’affichent les résultats des examens non loin d’une plaque de verre apposée sur un mur en souvenir des résistants fusillés durant la seconde guerre mondiale. Une autre cour longe l’aile construite en 1780 par les Oratoriens et mène au parc, lieu privilégié pour les élèves.
À l’étage, sont conservés quelques trésors cachés : la superbe bibliothèque « Honoré d’Urfé » aux 15 000 ouvrages (dont, élément phare, une édition originale de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert), la galerie aux cinq tentures d’Aubusson du XVIIe siècle, classées elles aussi, et la salle des actes .
Nombreux sont les anciens élèves qui, au lycée Gabriel Faure, firent et font de brillantes carrières. Quant aux professeurs, le plus célèbre est sans conteste le poète Stéphane Mallarmé (1842-1893) qui, bien que dépité d’avoir été muté à Tournon pour y enseigner l’anglais, avoue plus tard y avoir écrit ses plus beaux poèmes et jeté les fondements d’une œuvre magnifique. En son hommage, le sculpteur tournonais Marcel Gimond (1894-1961) réalise le médaillon de bronze qui orne la façade, parfois caché par la glycine odorante.
Ce riche patrimoine est protégé et mis en valeur par l’association “Sauvegarde du Patrimoine du Lycée Gabriel Faure” qui organise la visite des lieux.
La construction de la chapelle, ne débute qu’au siècle suivant, en 1621, pour s’achever en 1714. Sa façade, de style jésuite, est en pierre de mollasse ; sa toiture, en tuiles vernissées. L’intérieur, d’une longueur totale de 26 mètres, est de style Renaissance. La grande nef est flanquée de chapelles et le tout fut décoré en trompe l’œil. Des galeries latérales courent au-dessus des chapelles. L’orgue, apparu au XVIIIe siècle, profite de l’excellente acoustique des lieux.
La chapelle fit l’objet de gros travaux en 2009, année où toutes les pratiques cultuelles ont cessé pour laisser place à des manifestations culturelles – principalement expositions et concerts. Les œuvres religieuses conservées (notamment les toiles de Jean Capassin)ont été restaurées.
L’Association de la chapelle du lycée Gabrielle Faure a assuré, depuis sa création en 2008 jusqu’à 2024, le financement de sa réhabilitation auprès de divers partenaires et sa transformation en espace culturel.
“Il n’est pas plus grande indigence que l’ignorance”
François, cardinal de Tournon.